
histoire. Les deux précédents articles publiés sur notre site web portaient sur Ramuntxo et Pepita, deux acteurs de la petite histoire. Maria Walewska, elle, fait bien partie de la grande histoire et elle y restera, en nul doute !
Elle a été le grand amour de Napoléon, après Joséphine. Si elle reste encore méconnue, si les historiens parlent peu d’elle, c’est indéniablement et évidemment à cause du caractère adultérin de cette relation : double adultère en fait, Napoléon était marié à Joséphine et Maria au comte chambellan Anastazy Walewski.
S’il ne fait aucun doute qu’il s’est agi d’un grand amour, cela n’a pas été le cas tout de suite surtout du côté de Maria. À dix-sept ans, elle est déjà une très jolie femme, blonde aux yeux bleus et corps parfait quand sa famille la donne en mariage au comte Walewski de cinquante ans son ainé. Elle ne l’aime pas, c’est un mariage de raison, elle se soumet. Elle lui donne un fils un an plus tard.
Elle rencontre Napoléon début1807, dans sa vingt et unième année, quand la Pologne en est à sa troisième destruction survenue en 1772, victime de la convoitise de ses deux voisins, la Prusse à l’ouest et la Russie à l’est, qui n’avaient de cesse de se la partager ! Dans ce cadre, Napoléon passe pour un libérateur, voire un sauveur, en recréant, après sa victoire récente sur la Prusse à Iéna et à Auerstedt, et au traité de Tilsitt subséquent, le Grand-Duché de Varsovie. Les polonais rêvent de retrouver leur royaume.
Quand Napoléon rencontre la belle comtesse il est subjugué : le coup de foudre ! Mais Maria ne ressent rien, entend rester fidèle à son mari et ce, malgré les instances pressantes de celui qui est son empereur ! Mais l’aristocratie polonaise voit cela comme une chance unique pour la Pologne ! Maria impératrice, tout deviendrait possible pour la Pologne à commencer par le royaume !
Si Maria finit par céder c’est par sens du sacrifice pour la Pologne ! Elle accepte sous la pression conjointe de sa famille, de ses amis, notamment le prince héritier Poniatowski, et même de son mari, chose à peine croyable mas vraie !
Miracle ! Dès le début de leur relation, une scène torride dans un relais de chasse, Maria tombe amoureuse de l’Empereur et découvre l’amour, pour la première fois ! Cet amour brûlant durera jusqu’à Waterloo soit plus de huit ans, et Maria donnera un fils Alexandre à Napoléon en 1810 juste avant la campagne de Russie !
Conclusion :
« L’amour est enfant de bohème, il n’a jamais, jamais, connu de loi ! »
Rien ne favorisait l’amour de Napoléon et de Maria, rien qu’à cause du double adultère. Pourtant malgré tous leurs problèmes, l’adultère, les conventions sociales, les distances et surtout les guerres incessantes, ils ont su s’aimer !
Vive l’Amour ! Vive Maria ! Vive l’Empereur !

Tα Aux ordres de l’Empereur V Pour l’amour de Maria
Le ban et l’arrière-ban du tout Varsovie a été réuni car s’est déplacé en cette veille de carnaval un invité au prestige inégalable : l’Empereur en personne ! Talleyrand, Poniatowski et Branicki reçoivent le beau monde. Diamants, rubis, topazes et blanches robes longues, toutes et tous rivalisent d’élégance pour cette fête qui, célébrant la victoire de la France sur les deux ennemis héréditaires de la Pologne, est aussi la leur !
Talleyrand et les deux polonais entourent l’Empereur en lui présentant tous les invités qui défilent devant lui :
Sire, le comte et chambellan Anastazy Walewski et son épouse Maria !
Le comte est encore bel homme mais doit avoir soixante-dix ans, son épouse, cinquante de moins donc vingt ans à peine ou peut-être moins. Elle est très belle dans sa robe blanche à la mode Empire de Paris. Un visage d’une pureté incroyable, une peau très pâle presque translucide, des yeux bleus innocents, des cheveux blonds châtains bouclés, tout ceci donne à la comtesse une beauté touchante doublée d’une infinie élégance.
L’Empereur est sous le choc ! Mais pas celui d’être devant une très belle femme, celui du « déjà-vu » ! Il avait rencontré, un mois plus tôt, à la frontière polo-prussienne au poste de Blonié une très jolie paysanne qui avait réussi à l’approcher et à lui parler pour lui plaider la cause de la Pologne indépendante. Il la retrouve dans ce bal, en comtesse !
Pas de doute c’est la même femme très jolie, les mêmes beaux yeux sans toutefois le même éclat. Ceux de la petite paysanne étincelaient quand elle plaidait sa cause, quand ceux de la comtesse s’étaient baissés lors de sa révérence devant l’Empereur. Mais ceci ne devait-il pas être fatal, dans cet exercice ? Yeux de braise ou soumis, il lui faut tirer cette question au clair !
Les couples continuent à défiler devant lui et il ne leur prête plus aucune attention, obnubilé par la comtesse-paysanne qu’il croit avoir déjà vue !
Placée à l’entresol de l’escalier monumental, Pépita n’a rien perdu de la scène. Elle fait partie de la suite de l’Empereur et quand il l’avait invitée à ce gala, en la priant de porter la jolie robe offerte par Joséphine, elle avait accepté de bon cœur, ravie de trouver un peu de fantaisie et même de frivolité après cette guerre en Prusse !
Pépita avait déjà vu l’Empereur rencontrer de fort jolies femmes, des danseuses et des actrices de théâtre qu’il affectionnait particulièrement. Il aimait les femmes, elle le savait, mais là il n’avait pas regardé celle-ci comme une actrice, en amateur intéressé mais, au contraire, il l’avait couverte de regards amoureux ! En fait, la seule femme avec qui elle l’avait vu agir ainsi, était son épouse, l’impératrice Joséphine ! Et là Pépita était partagée…
D’une part, elle adorait Joséphine qui lui avait donné sa chance, elle, la petite paysanne qui avait tenu sa traîne lors du sacre à côté de sa fille Hortense, et par empathie avec l’impératrice, elle éprouvait une certaine jalousie à l’égard de cette belle polonaise.
D’autre part, Pépita ressentait un véritable amour filial pour l’Empereur ! Du statut de chouchoute elle était passée à celui de fille adoptive qui ne souhaitait que le bonheur de son père et le sourire qui avait accompagné son regard sur la polonaise en disait long. Ce soir, l’Empereur avait l’air heureux et Pépita en était ravie.
…
Les deux jeunes femmes s’observent.
La comtesse trouve la française très jolie avec ses cheveux noirs bouclés relevés en chignon qui révèlent un visage mutin, yeux noirs de braise et sourire enchanteur et portant une robe blanche très similaire à la sienne !
Pépita quant à elle tombe sous le charme de la comtesse, à qui son air alangui donne un faux air de Joséphine.
Son chignon de cheveux châtain clair ou blond foncé semble une réplique du sien. L’une a les yeux bleus l’autre noirs, la comtesse a la peau pâle, Pépita, mate, les deux femmes semblent être chacune le négatif de l’autre mais coiffées semblablement et vêtues de la même robe ou presque.
Dites-moi comtesse, est-ce la première fois que l’on se rencontre ?
Je le pense, oui, car je ne suis jamais sortie de ma Pologne.
Pourtant je suis presque sûre de vous avoir rencontrée et une beauté telle que la vôtre ne peut s’oublier !
L’Empereur les a rejointes :
Je viens de demander à l’orchestre la contredanse Monaco qui est ma préférée. Comtesse, me ferez-vous l’honneur d’être ma cavalière ?
Si mon mari le permet, Sire, comment vous le refuser ?
Ouvrir le bal avec l’Empereur est en soi un honneur, et Maria apprécie, mais mariée de force à un homme de plus de cinquante ans son aîné alors qu’elle n’en avait pas dix-huit, elle craint d’être encore une fois un trophée mis aux enchères…
La contredanse Monaco est constituée par des carrés composés de quatre couples, deux dansant tour à tour sur un rythme entraînant, chaque couple ne se touchant guère et uniquement par les mains, Napoléon avec Maria Walewska, Pépita invitée par le général Poniatowski, deux autres couples les complétant, chaque mouvement ou les couples se frôlent, l’Empereur tente de parler à Maria :
Comtesse, je vous ai déjà rencontrée !
Je ne crois pas, Sire, sinon je m’en souviendrais !
Au poste frontière de Blonié le 1er janvier, vous étiez travestie en paysanne !
Moi en paysanne ? En France les comtesses se déguisent-elles en paysannes ? Dans quel but ?
Vous m’aviez plaidé la nécessité d’une Pologne souveraine donc indépendante !
De cela, je pourrais vous en parler tous les jours ! En tous cas cette paysanne a bien fait !

Hôtel Walewski
18 janvier 1807
La comtesse Walewska vient de déplier le parchemin préalablement scellé avec le sceau impérial en cire rouge orné du collier de la légion d’honneur entourant un sceptre avec main de justice, l’aigle impérial et les abeilles.
Le contenu est très simple :
« Je n’ai vu que vous, je n’ai admiré que vous, je ne veux que vous. »
Maréchal veuillez dire à l’Empereur, qu’à ce message, il n’y aura point de réponse !
…
Anastazy, regardez ce billet que l’Empereur m’a fait porter ce matin après la soirée d’hier !
Ah ces français ! Bien conformes à leur réputation, même le premier d’entre eux !
C’est tout l’effet que cela vous fait ?
Voyons Maria, vous ne voudriez pas que je le provoque en duel, comme un vulgaire soupirant, il est l’Empereur, il règne de l’Atlantique à Varsovie et demain qui sait jusqu’où !
Non pas un duel mais que pouvons-nous faire ?
Laissez-moi en parler à Poniatowski !
Mon Dieu mais que va-t-il penser de moi ?
Que vous êtes une très jolie femme, cela il le sait déjà, mais il est le neveu de notre dernier roi et il est général de la grande armée de l’Empereur. Il peut être de bon conseil et puis il en a vu d’autres, ne vous inquiétez pas !
…
Son altesse royale, le prince-général Jozef Poniatowski !
Après une révérence impeccable et un merveilleux sourire, Maria accueille l’arrivant :
Comme à chaque fois, Prince ou Général, quel plaisir de vous recevoir !
Appelez-moi Jozef, Maria, voyons, nous sommes du même monde !
Alors Jozef, que pensez-vous de mon histoire ?
Eh bien votre mari m’a fait lire le billet, et il est clair que l’Empereur y va, comment dire, de façon directe avec vous !
N’est-ce pas offensant pour une femme mariée comme moi ?
Oui, on pourrait le voir comme cela mais c’est l’Empereur !
Et cela le dispense de la politesse envers les dames ?
Pas du tout Maria, ce que je voulais dire, c’est qu’il y a une autre façon de voir cet envoi !
Laquelle ?
Comme une chance pour la Pologne !
Une chance ? Vous plaisantez, Jozef ?
Maria, c’est sûrement désagréable pour vous, mais, pour notre patrie la Pologne, c’est une opportunité réelle. Maria, pouvons-nous vous compter dans le camp des patriotes ?
Evidemment, Jozef ! Quelle question ! Vous le savez bien d’ailleurs !
Je n’en doutais pas, Maria ! Mais vous connaissez notre histoire : tiraillée entre la Prusse à l’ouest et la Russie à l’est, notre pauvre patrie a déjà été détruite trois fois à cause de la convoitise de nos deux voisins. Et nous devons notre résurrection cette année à un homme et à lui seul : Napoléon 1er !
Je sais cela Jozef, mais que puis-je faire ?
L’Empereur nous a recréé en grand-duché dépendant du royaume de Saxe, il nous reste à redevenir un royaume et à récupérer la Lituanie qui nous appartenait !
Et vous comptez sur moi pour retrouver notre grandeur passée ?
Pas sur vous, mais plutôt sur lui ! Moi c’est pour cela que je l’ai rejoint dans la grande armée, je suis devenu général et commande le 5ème corps d’armée qui est entièrement polonais !
Et quel rôle pour moi ?
Maria, disons que si vous rentriez dans l’intimité de Napoléon, vous pourriez habilement orienter le jeu politique dans notre région ?
Dans l’intimité, vous voulez dire dans son lit ?
Oui !
Vous n’y pensez pas, Jozef, je suis une femme mariée !
C’est donc avec votre mari qu’il vous faut voir cela, mais pour l’avoir évoqué ensemble, la Pologne doit passer avant chacun de nous !
…
De retour, Anastazy Walewski retrouve Maria dans un salon :
Alors Maria, vous avez eu la visite de Poniatowski ?
Oui et pour vous faire court, il souhaiterait que je devienne la maîtresse de Napoléon pour sauver la Pologne !
Et qu’en pensez-vous ?
C’est la meilleure ! Je suis votre femme et la mère de votre fils ! De votre part, la question est insensée !
Je le sais bien, Maria, mais c’est une occasion unique pour la Pologne !
Vous aussi maintenant ! Vous voulez me sacrifier pour la Pologne !
Maria, nous ne sommes pas un couple comme les autres...
Comment ça, nous sommes mariés et nous avons un enfant, notre fils Antoni n’a pas deux ans !
Oui mais j’ai soixante-douze ans et vous vingt et un et je ne suis pas éternel, votre avenir avec moi est limité de toutes façons !
Anastazy, vous n’y pensez pas, ce n’est pas sérieux !
Maria, s’il y a un point de vue que je partage avec Poniatowski et d’autres patriotes, c’est que l’intérêt de chacun d’entre nous doit s’effacer devant l’intérêt de la Pologne ! Si Napoléon est amoureux de vous, il faut vous sacrifier pour la Pologne et moi aussi !
Mais qu’est-ce qui vous dit qu’il est amoureux de moi ? Il peut tout simplement avoir envie de coucher avec moi !
Non ! Car pour cela, il a toutes les femmes qu’il veut et des belles, des actrices, des danseuses, il est l’Empereur, vous pensez !
Mais comment en être sûrs ? Car moi je ne veux en aucun cas me sacrifier pour une passade !
La jolie française avec qui vous discutiez hier soir ?
Oui Pépita est dans la suite de l’Empereur.
Poniatowski m’a confié que c’était sa chouchoute, elle doit savoir !
Chouchoute ? Maîtresse ?
Non plutôt sa fille adoptive et confidente ! De plus, Poniatowski croit qu’elle fait partie du deuxième bureau, le service de renseignement de l’Empereur ! Elle est très proche de lui et Poniatowski peut vous la retrouver, je vais vous l’envoyer, car elle, elle saura s’il est amoureux ou pas !
…
La comtesse lui tend alors le message de Napoléon qu’elle reconnaît grâce au sceau impérial et elle le lit :
« Je n’ai vu que vous, je n’ai admiré que vous, je ne veux que vous. »
Quelle surprise ! J’ignorais complètement, mais Maria avant tout qu’en pensez-vous, vous ?
J’ai d’abord été choquée et j’ai annoncé au maréchal Duroc qu’il n’y aurait point de réponse !
Je vous comprends car je n’ai jamais vu ni entendu quelque chose d’aussi direct ! Vous avez dit d’abord, y a-t-il eu un ensuite ?
Oui pour faire court, Poniatowski et mon mari pensent que je devrais me sacrifier pour la Pologne !
Non !
Si ! Mais vous Pépita, vous le connaissez, comment se comporte-t-il avec les femmes ?
Il a toujours été correct, très amoureux de Joséphine. J’ai su qu’il avait cherché à simplement revoir deux actrices et une danseuse qui lui avaient plu et je ne sais rien de plus.
Donc, il aime les jolies femmes ce qui est normal, mais n’en abuse pas et d’ailleurs avec vous, jolie comme vous êtes, il n’a pas essayé ?
Non jamais et pourtant je le vois quasiment tous les jours, mais moi, il me considère comme sa fille adoptive !
Alors pourquoi moi qui suis mariée ?
Cela je ne sais pas mais il faut que je vous dise deux choses : d’abord il subit des pressions terribles pour répudier Joséphine, qui ne peut pas lui donner d’héritier, et ensuite moi je ne l’ai jamais vu regarder une femme, comme il l’a fait avec vous ! En fait si, une seule et c’est l’Impératrice elle-même !
Et lui, Pépita, quel genre d’homme est-il ?
C’est un homme merveilleux, Maria, un homme qui a une vraie vision de la société où tout le monde a sa chance y compris les plus humbles, j’en suis un vivant exemple. Et puis il a une telle énergie, un tel charisme !
Il va répudier son épouse ! Vous en êtes sûre ?
Oui et seul l’amour qu’il lui porte le retarde, sinon cela serait déjà fait ! Mais vous, Maria, qu’éprouvez-vous pour lui ?
Mais rien Pépita, absolument rien, j’admire l’Empereur qu’il est et c’est tout.
Pas de rejet ou de dégoût ?
Non, pas non plus ! Vous me dites qu’il n’y a rien de tel qui lui soit arrivé depuis Joséphine ?
Je ne l’ai jamais vu dans un état pareil jusqu’au bal d’avant-hier soir, et c’est vous qui l’avez rendu ainsi !
Pourtant je n’avais rien fait pour !
Moi, j’étais à l’entresol et j’ai vu l’amour dans ses yeux, c’est pour cela que je suis descendue pour vous rencontrer.
L’amour, mon Dieu, Pépita vous me troublez !
Pourtant j’en suis sûre : d’ailleurs il est persuadé de vous avoir déjà rencontrée à Blonié en paysanne !
Croyez-vous que je souffre d’une double personnalité ?
La paysanne était très belle et vous ressemblait, c’est tout ce que je peux vous dire, et cela trouble énormément l’Empereur. Maria, vous êtes à la croisée des chemins. Vous avez provoqué un choc amoureux chez Napoléon, il sera obligé de répudier bientôt Joséphine et il a besoin d’un enfant. Voulez-vous tenter l’aventure ? Il n’y a que vous, et vous seule, qui puissiez répondre à cette question !

….
Tα Aux ordres de l’Empereur VI La peau de l’ours
Un vent de Sibérie souffle sur la Pologne. En direction du relais sur la plaine, la comtesse Walewska galope vers son destin. L'odeur de la neige est un peu boisée et musquée, comme si on avait abandonné un feu de joie au milieu d'une étendue enneigée. Elle lui pique un peu le nez et, combinée avec l’air très sec, l’aide à ne pas céder à l’euphorie. Une partie d’elle-même est fortement excitée par l’attente de ce rendez-vous éminemment clandestin et d’une importance sans égale. Mais l’autre est paniquée par le coup de folie qu’elle entreprend.
Elle arrive maintenant à l’orée de la forêt où se trouve le relais et les odeurs changent, mélanges riches et énigmatiques de terre humide, de mousse, de bois et de fumée, alliés par l'odeur douce et presque écœurante des feuilles d'érable en décomposition et des fruits. Un délicieux air frais apporte pourtant les senteurs de l’hiver, un combinaison d’eucalyptus et de pin.
Le relais sec compose d’une belle maison bourgeoise à deux ailes et un seul étage, entourant un perron surélevé accessible par deux escaliers latéraux. L’entrée, en haut des marches, donne sur deux pièces de réception à haut plafond, un salon et une salle à manger tous deux équipés d’une imposante cheminée. Il y a des chambres à l’étage, les cuisines se trouvant à l’entresol.
Maria contourne la bâtisse pour gagner les écuries. En y arrivant elle réalise qu’elle n’était pas la première. Un jeune lieutenant des chasseurs à cheval de la Garde se présente pour l’accueillir :
Mes hommages comtesse, lieutenant Gaspard de la Garde, pour vous servir !
Après un salut militaire impeccable au garde à vous et faisant claquer ses talons, il se penche pour lui baiser la main.
Mon Dieu, tout le monde est déjà là !
Non comtesse, je commande le peloton de protection de l’Empereur mais je suis venu en précurseur avec six hommes et les cuisiniers. Le reste de mon peloton escortera l’Empereur qui arrivera dans deux heures maintenant. C’est votre gardien qui nous a donné les clefs. Il est parti ensuite ! Les cuisiniers sont à l’œuvre et nous vous avons allumé du feu !
Merci à vous lieutenant !
Comtesse, on m’avait prévenu de votre beauté mais je dois avouer que vous être encore plus belle que ce que l’on m’avait dit !
Merci lieutenant, mais vous savez que je suis déjà prise ce soir !
Oui, hélas oui, comtesse !
Maria Walewska commençait à se prendre au jeu. Coquette, elle aimait plaire avant tout, même si elle avait toujours été très sage. Elle avait deux heures pour se faire belle et c’était ce soir ou jamais !
…
Quand Napoléon entre dans le salon, il croit que Maria n’est pas encore descendue. Une servante est en train d’ajouter des bûches dans la cheminée. Elle est vêtue d’une jupe longue blanche à volants et brocards, d’un gilet sans manche bleu ciel couvrant une chemise blanche à manches bouffantes et ses cheveux sont cachés derrière un fichu rouge. Elle lui rappelle la paysanne de Blonié qui lui avait plaidé l’indépendance de la Pologne.
La servante se retourne :
Alors, Sire, me préférez-vous en paysanne ou en comtesse ?
Comtesse Maria Walewska ! C’était donc bien vous à Blonié ?
Je n’ai pas dit cela ! Est-ce que je vous plairais moins en paysanne ?
Pas du tout, je suis ravi de vous revoir, mais vous en avez mis du temps pour me donner réponse !
Peut-être qu’une paysanne se laisserait trousser chemise dès le premier soir, ceci n’étant même pas sûr, mais en aucun cas, une comtesse !

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Suis je tellement admiratif de la puissance narrative se dégageant d'une telle présentation émouvante et théâtrale , la présence de la peau de l'ours dans ce document, est fortement évocatrice des exploits torrides de ce couple de légende ,,,,c'est bien mieux qu'un parquet froid comme le marbre